mercredi 13 avril 2011

Mais pourquoi manifester si Israël appelle à négocier ?

Cet article fait suite au précédent [Lien : Les printemps arabes … et le printemps de Palestine ?] qui soulève une inévitable question : « Pourquoi manifester, revendiquer, pourquoi se soulever si Israël en face renouvelle ses appels à la négociation ? »

Israël n’a en effet de cesse ces derniers temps d’appeler les Palestiniens à retourner à la table des négociations. Or aujourd’hui, les Palestiniens disent que : « la négociation est pour Israël une fin en soi. M. Netanyahu n’a que faire de trouver de réelles solutions, il négocie pour gagner du temps et faire bonne figure devant ses alliés occidentaux. Ces alliés qui eux peuvent alors avoir toute bonne conscience face à ce processus en marche et feindre d’ignorer le quotidien de l’occupation et ses conséquences. »
Pragmatiques ils poursuivront en demandant : « A qui profite les interminables dialogues, les recherches de consensus et les moult méandres des négociations ? » et de répondre « Au seul état (Israël) qui au quotidien use de ce temps pour coloniser, construire une politique de faits accomplis sur le terrain. Quels sont les bénéfices tirés par la partie palestinienne pendant ces dizaines d’années de négociations ? Quelles sont les améliorations à noter concrètement sur le terrain ? »
Ainsi, face à ces négociations qui se prolongent depuis tant d’années les Palestiniens sont catégoriques et les perçoivent au mieux comme de la nourriture pour médias occidentaux mais bien plus souvent comme une "couverture de bonne conscience" permettant à Israël de poursuivre en toute impunité l’occupation et la colonisation. 
C’est pourquoi, aujourd’hui, l’autorité palestinienne a affermi ses positions : « plus question désormais d’accords intérimaires, de poursuite de la colonisation pendant les négociations, de discussions sans utiliser la base des frontières de 1967. Si Israël souhaite réellement négocier et progresser cela doit d’abord être mesurable par ses actes. »

Cette approche est d’ailleurs aussi pertinente vis à vis d’Israël que des Etats-Unis [Lien : Les Palestiniens demandent aux Etats-Unis une "postion claire"], dont l’engagement n’est guère dissemblable. Que l’administration Obama fasse preuve d’une véritable cohérence, nécessitant de facto une certaine forme  de prise de risques (en matière de politique étrangère), ils ne peuvent pas souhaiter un accord véritable tout en bloquant les résolutions de l’ONU condamnant la colonisation par un veto. Quel paradoxe !

Ainsi, il semble que cette fois l’autorité palestinienne ait gagné en maturité, tirée quelques leçons de l’histoire, … Il ne reste plus qu’à espérer que le jeu des pressions et des divisions ne sapera pas cette fermeté affichée et que de "véritables partenaires" de discussions ne boycotteront alors pas la table des négociations sous des prétextes absurdes* (*comme Israël à l’habitude de le faire en refusant toutes conditions préalables, l’absence de mention de la ligne de 1967, etc…)

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