lundi 31 mai 2010

Réflexions autour du carnage perpétré sur la flottille de la paix

Comment peut-on en arriver là ?

Israël peut-il encore espérer légitimer sa politique ?

Pourquoi ces drames sont-ils encore possibles ?

En 60 ans, combien de semblables (ou bien de pires) tragédies ont giflé ces terres ?

Cette fois c’est une dizaine de tués internationaux acheminant de l’aide au peuple gazaoui.

Hier ce fut une guerre faisant 1400 morts dont une majorité de civils.

Avant encore ce fut (et il se prolonge toujours) un blocus, laissant des ventres vides et des villes sombrer dans le noir.

Et demain … car assurément Israël ne semble pas être en mesure de trouver seul la voie de la raison.

Il semble inconcevable que cet Israël auprès duquel nos états s’encensent sans cesse d’une profonde amitié, soit le pays que nous scrutions ce soir : « Est-ce vraiment ce même Israël qui intègre l’OCDE, partage des relations privilégiées avec l’Europe, est l’ami éternel des Etats-Unis et qui en parallèle affame des civils et meurtri ceux qui souhaitent leur venir en aide ? »

Quel est donc ce pays qui prend d’assaut des navires transportant de l’aide matérielle pour des civils ? Quel est vraiment leur objectif ? … Voilà autant de questions qui me semblent si profondément insolubles tant la mort d’une dizaine de personnes et les conséquences de ces dernières semblent d’une incommensurable gravité en comparaison d’une faille dans le blocus de Gaza… Mais ne nous fourvoyons point, ce n’est assurément pas parce qu’il est primordial qu’aucune aide ne soit acheminée à Gaza que des civils gisent aujourd’hui !

Certes, nous pourrions dilapider des propos autour des causes exactes du drame … mais je crois pouvoir m’indigner sans cela ! … Je ne trouverai jamais cela légitime ! Mais la lancinante question reste : « pourquoi ? »

Israël aurait-il perdu le sens des limites ?

A l’heure actuelle, Israël déploie son arsenal médiatique et prétend : « ne pas avoir eu le choix », … je ne sais rien de ce qui s’est passé sur ce navire, mais assurément les choix étaient pourtant déjà pris et ils sont d’une tout autre nature. LE CHOIX à été de mettre en place l’embargo, de procéder à une guerre provoquant 1400 morts, de ne rouvrir les points de passage qu’au compte goutte, de ne pas permettre le passage de matériaux de construction, de refuser les commissions d’enquête indépendante sur la guerre, etc… Cela sont les véritables Choix.

Ces CHOIX, qui au fil des jours ne font que renforcer une situation de crise. Or, pas une fois dans l’histoire une telle situation dont on ne modifie en rien les paramètres s’est trouvée embellie par les effets du temps, au contraire !

En fait, aujourd’hui nous n’assistons qu’au Xème acte d’une situation construite de toutes pièces.

En maintenant son blocus Israël devra la prochaine fois arraisonner 20, 40 bateaux, peut-être bombarder le territoire égyptien, peut-être rentrer dans Gaza avec chars et hélicoptères pour bombarder les rages, ou encore, ou encore … Personne, pas même le plus nigaud, ne pourrait voir dans ces "hauts-faits" l’approche d’un règlement de conflit ! Quel meilleur cadeau faire au Hamas que d’attiser : La faim, la peur, la misère … oh quel terreau prospère pour bâtir ces ennemis de demain !!!

Tant qu’Israël continuera d’alimenter si grassement cette crise, cette dernière ne déroulera que des tableaux macabres et assurément celui d’aujourd’hui n’est qu’une autre planche à la fresque de horreur décidée... Et ça c’est son CHOIX !

dimanche 30 mai 2010

Une flottille pour briser le blocus de Gaza et réactions d'Israël

Israël maintient son embargo drastique vis à vis de la bande de Gaza. Ainsi, des associations de soutien au peuple palestinien (et non pas au régime du Hamas comme Israël souhaiterait le faire croire) organisent à l'heure actuelle un convoi maritime chargé de 10 000 tonnes d’aide humanitaire.

Cette action humaniste est très mal considérée par Israël car elle expose le caractère punitif et totalement improductif de sa politique d’embargo vis à vis du peuple de Gaza (car cette dernière n’a en rien affaibli le régime du Hamas mais occasionne nombre de souffrances auprès du peuple).

Israël tente donc tout pour décrédibiliser cette action. En premier lieu de la dénigrer :

"L'envoi de la flottille est un acte de propagande violent contre Israël", a martelé vendredi le chef de la diplomatie israélienne Avigdor Lieberman, dont le pays soutient que la situation humanitaire à Gaza est "bonne et stable". La veille, le ministre de la Défense Ehud Barak qualifiait l'initiative de "provocation politico-médiatique", tandis que Mark Regev, le porte-parole du Premier ministre Benjamin Netanyahu, évoquait "un tour de passe-passe politique bon marché". Le ministre des Affaires étrangères qualifiera les membres de la flotte : "Anti-israéliens", "éléments de l'islam radical". Assurément l'envoi des médicaments à Gaza est raciste ou djihadiste, n’est-ce pas ?

Israël pousse même le vise, jusqu’à indiquer aux journalistes une adresse de restaurant gastronomique à Gaza [lien : Gaza: le conseil gastronomique d'Israël]. Bien évidemment, comme c’est expliqué au sein de l’article, en tous lieux il existe un petit nombre de restaurants et d'hôtels réservés aux Palestiniens les plus aisés, aux humanitaires internationaux et aux journalistes étrangers, mais plus de 80% de la population dépend de l'aide internationale. D’ailleurs, si ce restaurent existe, c’est assurément grâce aux marchandises de contrebande convoiées sous la frontière égyptienne ; car la moyenne hebdomadaire des camions franchissant le point de passage de Kerem Shalom reste actuellement très inférieure à celle en vigueur avant juin 2007 (540 contre 2807 selon les Nations unies – Source : Le Monde - Une flottille internationale fait route vers Gaza)

Des pressions sur les gouvernements ont également été tentées pour que les bateaux ne puissent pas quitter les ports en question. [Lire le témoignage : la Flottille de la Liberté pour Gaza. Un Témoignage :"Le dernier Set." de Thomas Sommer-Houdeville, coordinateur des missions civiles, embarqué sur le cargo grec].

Cependant rien n’y a fait et le droit international, comme les valeurs humaines se montrent aujourd'hui plus fortes que les craintes de l’arraisonnage imminent. Rappelons ainsi que : « La résolution du 9 janvier 2009, consécutive à l'opération israélienne "Plomb durci", appelle "au libre approvisionnement et à la libre distribution à travers Gaza de l'aide humanitaire, y compris de la nourriture, du carburant et des médicaments". Elle "accueille favorablement les initiatives visant à créer et ouvrir des couloirs humanitaires, et les mécanismes pour la distribution suivie de l'aide humanitaire". »

Le mot de la fin pour Greta Berlin, une des organisatrices de la "Flottille de la paix" à l'AFP : « Ce que dit Israël n'a pas d'importance. Il est l'occupant illégal. Nous avons le droit de quitter les eaux internationales pour entrer dans les eaux de Gaza. Nous avons été invités par la population de Gaza »

mardi 25 mai 2010

Les produits des colonies épinglés par les partisants des droits internationaux

Les actions visant les marchandises israéliennes produites illégalement au sein des territoires occupés semblent doucement porter leurs fruits.

Ainsi LVMH par l’intermédiaire de sa filière "Sephora" est assigné en justice pour sa vente de produits cosmétiques "Ahava". En effet, ces produits sont issus de la colonie Mizpe Shalem (en territoires palestiniens) sur les bords de la mer morte et sont par conséquent illégaux au regard du droit international.

[Plus d’informations :

- Le blog de Gilles Paris (journaliste au Monde) - LVMH pris dans la glue israélo-palestinienne

- La dépêche AFP - Sephora (LVMH) assigné en justice par une association pro-palestinienne]

Une seconde victoire semble également être remportée par les partisans du respect des lois internationales. Haaretz, célèbre quotidien israélien, révèle en date du 25/05/2010 que deux chaines de distribution italiennes stopperaient l’importation de produits israéliens car Israël refuse toujours de se conformer aux règlements internationaux obligeant la mention de provenance des marchandises. Or il est pour l’heure impossible de savoir quelles sont les denrées produites sur le sol israélien et quelles sont celles produites illégalement au sein des territoires occupés.

[plus d’information : Two Italian grocery chains to boycott Israeli produce]

lundi 10 mai 2010

Israël intégre l'OCDE ... ou le plébiscite de sa politique !

Les nations témoignent à nouveau de leurs attachements aux grandes valeurs telles que la démocratie, le respect des droits de l’homme et du droit international, en déroulant le tapis rouge à Israël pour son accession à l’OCDE.

M. le ministre des Finances israélien Yuval Steiniz a qualifié cette décision de "réussite historique" pour son pays. "L'importance est immense. C'est le club international le plus respectable au sein duquel un petit pays comme Israël peut être accepté", [Lien – le nouvel obs.com – Israël intègre l'OCDE]

Certes pour ce faire : « L'OCDE n'a pas fait état d'autres questions susceptibles de différer, voire d'interdire l'accès d'Israël à l'organisation, comme celle de la participation des colonies, illégales du point de vue international, à l'économie du pays. » [Lien – le Parisien - Israël invitée à rejoindre l'OCDE, cénacle des nations les plus riches]

De plus, pour des raisons obscures, l’OCDE ferme les yeux sur ses propres rapports : [Lien - OCDE.org - Réformer l’enseignement et accroître l’emploi, deux enjeux clés pour la croissance économique d’Israël à long terme]

[Extrait : "Un israélien sur cinq vit dans la pauvreté, plus que dans n’importe quel autre pays de l’OCDE, selon l’étude consacrée aux politiques du marché du travail et aux politiques sociales d’Israël. La pauvreté concerne avant tout les groupes les plus jeunes et qui connaissent la croissance démographique la plus rapide : plus de la moitié des arabes israéliens et 60 % des haredim (Juifs ultra-orthodoxes), ont un revenu disponible inférieur à la moitié du revenu national médian"]

S’il en fallait ajouter une preuve aux cruelles évidences de disparités entre les populations, en ce jour d’admission d’Israël, l'AFP rédigeait une dépêche AFP intitulée : La majorité des Palestiniens de Jérusalem vit dans la pauvreté

[Extrait : " "Plus de 95.000 enfants à Jérusalem-Est vivent dans un état perpétuel de pauvreté", note l'association. […]

En dépit de la pauvreté croissante, seuls 10% des Palestiniens de Jérusalem-Est bénéficient des services sociaux, poursuit-elle.

"La politique d'Israël ces quarante dernières années a pris la forme concrète de la discrimination dans la planification et la construction, l'expropriation de terres et un investissement minimum dans l'infrastructure et les services gouvernementaux et municipaux", souligne le rapport.

[…]

Le budget annuel alloué à chaque enfant en âge primaire à Jérusalem-Est est de 577 shekels (119 euros), contre 2.372 shekels (493 euros) à Jérusalem-Ouest.

Près de 160.000 Palestiniens ne sont pas légalement raccordés au réseau hydraulique…]

Laissons alors la conclusion au ministre palestinien des Affaires étrangères M. Riyad al-Malki : "Cette décision est en complète opposition avec les principes fondateurs de l'organisation, qui a accepté un Etat occupant violant quotidiennement les droits de l'Homme et le droit international", a-t-il déploré. (Lien – Le figaro - Israël/OCDE: "importance stratégique")

* Cet article fait suite à l’article publié sur ce blog intitulé : Israël pourrait devenir membre de l’OCDE

samedi 8 mai 2010

Israël pourrait devenir membre de l'OCDE

Israël est en passe de devenir membre de l’OCDE, les procédures sont actuellement en cours. Or, accéder à cette adhésion c’est cautionner les hauts-faits d’occupation de cet état.

Alors que l’Union-européenne, la France, les Etats-Unis se complaisent dans des condamnations plus ou moins appuyées de la politique de colonisation, ces mêmes états encourageraient par cette adhésion le déni de toutes leurs résolutions onusiennes et les requêtes de fin de colonisation.

De plus, Israël s’appuie pour sa requête sur l’économie de sa politique d’occupation et de colonisation. En effet, Israël continue d’exploiter terres et hommes en territoires palestiniens ; c’est en partie fort de toutes les richesses de ces sols occupés et d’une main d’œuvre à l’échine brisée que cet état assoit sa prospérité. Enfin toutes les richesses produites au sein des colonies y sont également comptabilisées.

Pour de plus amples informations lire : L’OCDE prête à accepter l’adhésion d’Israël (par Jonathan Cook) [extrait : Un club exclusif des pays les plus développés du monde est sur le point d’admettre Israël dans ses rangs, même si, indique un document interne confidentiel, le faire équivaudrait à entériner l’occupation israélienne illégale des territoires palestiniens et syriens. […]

Israël a été pris au dépourvu car il a toujours refusé, même dans ses propres données internes, à faire une distinction entre Israël et les territoires occupés, » a déclaré M. Hever. Tant Jérusalem-Est que le Golan ont été annexées par Israël en violation du droit international.

« L’OCDE traite Israël comme s’il avait sept millions de citoyens, alors qu’en réalité, il a 11 millions de sujets, dont quatre millions sont des Palestiniens vivant sous occupation, » a déclaré M. Hever.]

Si vous êtes opposés cette adhésion, faîte le savoir !

Liens :

- Appel à protester contre l’admission d’Israël au sein de l’OCDE

- Appel palestinien à protester contre l’admission d’Israël au sein de l’OCDE (sont joint à l’article des "lettres modèles" à envoyer aux ambassadeurs.)