Les villages de Bil’in et Ni ‘lin accueillent depuis des années des manifestations hebdomadaires (tous les vendredis) qui visent à protester contre l’annexion des terres par le "mur de séparation". Rien de moins que 60% des terres de Bil’in sont ainsi aujourd’hui, par voie d’occupation, du "côté israélien" de la clôture séparation.
En promulguant cet arrêté, qui court jusqu'au 17 août 2o10 (6 mois), Israël interdit aux Israéliens, aux étrangers et aux Palestiniens ne vivant pas dans le secteur de se rendre sur place de 8 heures du matin à 8 heures du soir chaque vendredi.
C’est ainsi, qu’en tant que vertueuse démocratie, Israël dissout le droit de manifester par ordre militaire.
Certes, ce n’est pas la première tentative de couper l'élan de ces mouvements populaires. Depuis, plusieurs mois, Israël avait usé de différentes techniques pour mettre fin aux protestations, y compris par des arrestations de masse, des opérations de nuit, des restrictions sur le mouvement des militants israéliens et l'arrestation de mineurs (voir article Haaretz - Lien : IDF declares West Bank protest villages a 'closed military area' ).
Désormais, quiconque se rendra à la manifestation sera passible d’emprisonnement. Or ces manifestations sont le nerf et la plus emblématique face des actions de protestation contre l’occupation.
Déjà interdire les manifestations au sein de son propre pays, est une méthode que nous qualifierons de totalitaire (pour éviter d’autres termes plus irritants encore), mais interdire pendant des mois, des manifestations au cœur de la Cisjordanie, un pays au sein duquel Israël n’a aucune légitimité est une preuve de plus (comme s’il en fallait encore) qu’Israël mène une guerre coloniale, une politique d’occupation et ne souhaite que l’asservissement complet d’un peuple.
Plus d'infos :
- Articles en français - AFP (15/03/2010) - Lien : Cisjordanie: deux villages décrétés "zone militaire fermée" chaque vendredi
- Article d'archive de ce Blog - bil'in, ... ou la quête de justice
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