Face à l’ignominie de la situation des prisonniers palestiniens en Israël, ces derniers entreprennent depuis le 17 avril dernier une grève de la faim.
Les
responsables palestiniens font ainsi état de 2.000 grévistes de la faim sur
près de 4.700 détenus, tandis que la porte-parole de l'administration
pénitentiaire israélienne Sivan Weizman a indiqué à l'AFP que 1.450 prisonniers
y participaient. [Lien – AFP - Près d'un tiers des détenuspalestiniens d'Israël en grève de la
faim]
Les détenus
réclament entre autre, l'abolition et de la détention administrative :
cette mesure, héritée du mandat britannique permet l'incarcération pendant six
mois (période pouvant être renouvelée autant de fois que l’administration
pénitentiaire israélienne le juge nécessaire) de suspects sans inculpation ni
jugement. Ainsi certains détenus restent des années en prison sans même connaître
les charges qui pèsent sur eux.
Une autre
des mesures dénoncées par les grévistes est l’emploi régulier de :
l'isolement carcéral.
Le
rapporteur spécial de l’ONU pour les droits de l’homme dans les Territoires
palestiniens occupés, Richard Falk affirme dans un communiqué : «Je suis écœuré par les violations
continues des droits de l’homme dans les prisons israéliennes et j’appelle le
gouvernement d’Israël à respecter les obligations internationales en matière de
droits de l’homme à l'égard des détenus palestiniens».
«Israël
doit traiter ces grévistes de la faim selon les standards internationaux, y
compris en autorisant les visites des familles».
Il rappelle
également dans son communiqué que depuis 1967 "quelques 750.000
Palestiniens, dont 23.000 femmes et 25.000 enfants ont été en détention dans
les prisons israéliennes, soit approximativement 20% du total de la population
palestinienne des territoires occupés". [Lien – Liberation.fr - Un rapporteur de l'ONU «écœuré» par les prisons israéliennes]
Deux des
grévistes de la faim, Bilal Diab et Thaër Halaha ayant cessé de s'alimenter il
y a 65 jours sont en danger de mort. L'organisation "médecins pour les
droits de l'Homme-Israël (PHR-Israël)", dont un médecin a visité les deux
hommes dimanche, a accusé dans un communiqué l'administration pénitentiaire
d'empêcher les grévistes de la faim en détention administrative d'avoir accès à
un traitement médical, afin de briser leur protestation non violente.
Ces
milliers de prisonniers sont d’ailleurs souvent incarcérés pour des raisons on
ne peut plus douteuses. Prenons l’exemple de Bassem Tamimi, jugé depuis 10 mois
et récemment libéré sous caution (du village de Nabi-Saleh – Lien sur ce blog -
Manifestation à Nabi-Saleh) dont les charges sont basées sur
le témoignage de deux mineurs qui sont ensuite revenus sur leurs aveux,
qu’ils disent avoir prononcés sous la contrainte.
[Lien – La
Croix - En Israël, la justice militaire juge lemilitant palestinien
Bassem Tamimi].
D’ailleurs
en 2010 le quotidien israélien Haaretz révélait que : « dans
99,76 % des cas, les tribunaux militaires israéliens ont condamné les
accusés palestiniens qui comparaissaient devant eux. »
Plus
d’informations sur la question des prisonniers sur ce blog :
Et
- Carnet
d’occupation rubrique : Prisonniers
Les photographies ci-dessous ont été réalisées à Jérusalem
ce jeudi 03 mai 2012. Les mères, femmes et filles entendent ainsi à la fois
manifester leur soutien à leurs proches emprisonnés et en grève de la faim,
mais aussi protester contre les violations des droits de l'homme au sein des
établissement pénitenciers israéliens :
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