Israël ne change et n'a jamais changé sa politique en
matière de colonisation. Tous les Premiers Ministres qui se sont succédés
depuis l'annexion de la Cisjordanie et de Gaza (1967) n'ont fait que poursuivre
l'entreprise de colonisation en territoires palestiniens. La seule exception
notable serait le retrait de Gaza, mais la croissance des populations de colons
est restée positive malgré cela.
La différence en ce 17 octobre, c'est que Benjamin
Netanyahu, propose aujourd'hui de :
1) lever les obstacles juridiques à l'extension des
implantations en Cisjordanie
2) Légaliser les colonies sauvages
[Lien : AFP - Netanyahu veut adopter un rapport légalisant la colonisation]
Alors qu'en est-il dans les faits ?
Les colonies dîtes sauvages sont des implantations sur
l'initiative de colons "les plus radicaux" qui ne sont pas
reconnues par l'état central israélien. Mais dans les faits, l'armée assure
leur sécurité et elles sont très rapidement reliées au réseau d'eau et
d'électricité. Donc, il est clair que cette inclinaison politique ne changerait
rien "in fact on the ground".
Quant aux obstacles juridiques, certes ils ralentissent dans
certains cas le processus, car les recours des Palestiniens et d'autres
organismes travaillant sur place sont nombreux, mais au vu de la croissance des
colonies, tout à chacun conviendra que cela n'empêche guère le processus de
vole des terres palestiniennes.
Mais quel est alors le véritable changement ?
En fait ce qui fondamentalement change, c'est l'attitude. Si
ce rapport était adopté, il serait désormais clair qu'il s'agirait directement
d'un "message affirmant clairement le droit des juifs de s'installer en
Judée-Samarie et de vivre normalement comme tous les autres Israéliens"
[Dixit le ministre des Transports Israël Katz, un proche de M. Netanyahu]
Par contre, ce même ministre (M. Katz) assure immédiatement
que : "Personne n'a l'intention d'annexer la population palestinienne".
Qu'en conclure ?
Il s'agit, dès lors, bel et bien de la fin de toute
possibilité de création d'un état palestinien souverain, puisque l'autorité
palestinienne ne serait pas compétente pour déterminer quels sont les citoyens
qui pourraient résider sur les terres palestiniennes (hormis, peut être, sur
les moins de 5 % des terres en zone A).
Dès lors, puisque "Personne n'a l'intention
d'annexer la population palestinienne" mais que ces mêmes Palestiniens
n'ont plus les droits sur leurs terres, ils ne jouissent alors plus (cela n'a
d'ailleurs jamais été le cas, mais ce sera plus officiel après ce rapport) des
même droits que les Israéliens : NOUS SOMMES DONC EN SITUATION D'APARTHEID
CARACTÉRISÉE.
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