[Quelques photos prises à Jerusalem-est le 27-08-2008]
En 2002, Israël pour des motifs sécuritaire (du moins c’est l’argument avancé, car le tracé réel montre très clairement qu’il en est tout autrement) entreprend la construction d’une « barrière de séparation » dont le but officiel est d'empêcher physiquement toute intrusion de Palestiniens en Israël.
Cette barrière se présente sous différents aspects : blocs de bétons alignés (pouvant atteindre 8 mètres de haut, tel est le cas à Jérusalem-Est), donc réellement un mur. Mais en d’autres endroits, "cette barrière" est constituée de barrières métalliques électrifiées entourées de tranchées et de routes permettant la circulation de patrouilles, de fils barbelés et des détecteurs de mouvements.
Si l’objectif avoué était conforme à la réalité, la séparation devrait s’effectuer sur la ligne verte (cette ligne est la frontière internationalement reconnue après la guerre de 1967 marquant la séparation de l’état israélien et des territoires palestiniens). Or ce mur, dont la construction est en cours d’achèvement, fera plus de 700 Km de long (soit deux fois la longueur de la ligne verte, 315 Km). A certains endroits il pénètre sur une profondeur de 23 km au sein des territoires palestiniens. De ce fait, il sépare non pas les deux populations hostiles, mais les Palestiniens entre eux (puisqu’en de très nombreux endroits ils sont des deux côtés du mur), les Palestiniens de leurs champs, les Palestiniens des services de santé, etc.
Ainsi 60 500 palestiniens, dont environ 34 000 enfants vont ainsi se retrouver entre le mur et la ligne verte … Et, situation ubuesque, ils n’auront donc plus accès à la Cisjordanie et se retrouveront du côté israélien du mur alors que ce même état voulait se débarrasser d’eux !!
Mais alors pourquoi ce choix ?
- Premièrement, le tracé ainsi fait englobe plus de 50 colonies israéliennes dans lesquelles vivent plus de 80 % des colons.
- Deuxièmement, les tours et les détours permettent l’annexion d’une très importante part des terres fertiles et des puits de Cisjordanie. La construction engendre également énormément de déracinements d’oliviers, de saccage de terres fertiles et de destruction de conduits d’irrigation.
- Troisièmement, le mur va ainsi obliger les populations à se déplacer, ainsi selon une loi israélienne, les terres non cultivées (car il ne sera plus possible de s’y rendre) deviendront la propriété d’Israël et pourront à leur tour être colonisées.
- Quatrièmement, le mur permet de briser l’entité palestinienne, de rendre impossible toute circulation et tous développements économiques.
Enfin, le but du mur est de mettre à sac le rêve des Palestiniens d’avoir un état à eux dans des frontières reconnues.
Extrait de l’avis consultatif de la Cour Internationale de Justice le 9 juillet 2004 : "Israël est dans l’obligation de mettre un terme aux violations du Droit International dont il est l’auteur ; il est tenu de cesser immédiatement les travaux d’édification du mur qu’il est en train de construire dans le Territoire palestinien Occupé, y compris à l’intérieur et autour de Jérusalem‑Est, de démanteler immédiatement l’ouvrage situé dans ce territoire et d’abroger immédiatement ou de priver immédiatement d’effet l’ensemble des actes législatifs et réglementaires qui s’y rapportent, conformément au paragraphe 151 du présent avis" (paragraphe 163)
Un petit chiffre pour finir : Chaque kilomètre du Mur coûte : 2 000 000 de dollars
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