Cet
article est très largement repris de la publication de l’ONG B’tselem sous
le titre orignal de : Wadi Qana – From Palestinian agricultural valley to settlements’ tourism park
Wadi
Qana compte plusieurs sources. Les
terres situées dans l’oued appartiennent à des Palestiniens, principalement aux
habitants du village voisin de Deir Istiya, qui les utilisent pour l'agriculture
et la pâture. Pendant de nombreuses
générations et jusqu’aux années 1990, les familles du village vivaient dans
l’oued, s’appuyant sur les sources pour l’eau potable et pour l’irrigation des
potagers et des citronniers.
Encore aujourd’hui les habitants de Deir Istiya et des autres villages voisins
se détendent et se baignent dans l’eau qui y coule.
Prêt à plonger, les enfants palestiniens s'en donne à cœur joie !
Entre
1978 et 1986, plusieurs colonies ont été établies sur les collines surplombant
les deux rives de l’oued : Les colonies et les avant-postes déversaient leurs
eaux usées dans le wadi, détériorant les sources et endommageant les sources
d'eau des agriculteurs.
Dans
les années 1990, en raison de la pollution de leur eau, les cinquante familles
palestiniennes qui vivaient dans le wadi ont été contraintes de le quitter pour
gagner le village de Deir Istiya.
Ce paysan, nous présente la maison au sein de Wadi Qana dans laquelle il est né
Les
forages de l'eau entrepris par Israël depuis les années 1970 ont également
porté atteinte aux sources de l'oued. Les
forages ont réduit le volume d’eau des sources, ce qui a réduit le débit du
cours d’eau. La pollution et la réduction du volume d'eau ont rendu difficile le maintien d'une agriculture basée sur l'irrigation
dans la région. De nombreux agriculteurs ont
abandonné les cultures nécessitant une irrigation et ont commencé à planter des
arbres dans le wadi: principalement des oliviers, car ceux-ci nécessitent
peu d'eau, ainsi qu'un petit nombre d'arbres fruitiers.
Récolte des citrons
Fleurs d'orangers
Le
tracé prévu du mur de séparation priverait les paysans de leur terres, laissant l’oued du
côté «israélien». Cette situation est
semblable à de nombreuses autres, résultant de la volonté de relier les
colonies au territoire israélien et d’annexer des zones
supplémentaires qui seront interdites aux Palestiniens.
L’autorité israélienne de la nature et des
parcs (INPA) a ensuite imposé de sévères restrictions à l'agriculture palestinienne dans la région,
affirmant que cela nuisait à la nature de la réserve. En 2010, les inspecteurs de l'INPA ont détruit des
canaux d'irrigation creusés par les habitants. Depuis
2011, l'INPA empêche les agriculteurs de planter des arbres sur leurs terres.
À ce jour, environ 1 000 arbres ont été déracinés et
des ordres ont été donnés pour en déraciner des milliers
supplémentaires.
L'âne reste utilisé, tant pour travailler que se déplacer
Contrairement
aux mesures coercitives strictes imposées aux agriculteurs palestiniens, les
autorités israéliennes ferment les yeux sur les activités illégales des colons
dans la réserve naturelle, telles que la construction massive, la construction
de routes et le rejet des eaux usées dans le wadi.
L'exploitation des arbres fruitiers est loin de s’apparenter de l’agriculture intensive
Le déplacement des paysans palestiniens de leurs terres
à Wadi Qana constitue une violation de leur droit à la propriété et à un moyen
de subsistance. Ils sont forcés de partir sous
prétexte de préserver la nature locale, mais personne n'empêche les colonies
d'empiéter de manière flagrante sur cette même nature. Les plans visant à transformer l’oued en un parc parsemé de
routes panoramiques, de sentiers pour visiteurs révèlent le véritable objectif
des actions de l’INPA : renforcer le contrôle israélien de l’oued et se
l’approprier pour les colonies.
Les délisses de la nature au sein du wadi Qana
[Palestine - Wadi Qana - Avril 2019]
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