mercredi 29 janvier 2014

Libération de prisonniers palestiniens



La libération de prisonniers palestiniens des geôles israéliennes est censée témoigner de la "bonne volonté d'Israël"* lors des différents "processus de paix.

Il en va de même lors les négociations actuelles. Ainsi, à la fin du mois de décembre, Israël libérait 26 nouveaux prisonniers palestiniens (Lien – Liberation.fr - Israël libère 26 prisonniers palestiniens avant l’arrivée de Kerry)

Or, On estime à quelques 5 000 le nombre de Palestiniens détenus en Israël.

Les photographies ci-présentes, datent, du processus de Paix d'Annapolis.
Lors de ce lundi  03 décembre 2007, 429 Palestiniens furent libérés des geôles israéliennes dans un "geste censée donner un nouvel élan au processus de paix" lié au processus de paix d'Annapolis. (Lien – Le Monde.fr - Israël libère 429 prisonniers palestiniens)  
Ce jour était donc de fête pour nombre de familles de Bethlehem qui affluent jusqu'à noircir toute la place de la nativité.
Embrassades, effusions de joie, cris, pleurs, interviews, youyous, palabres, bises, gestes d'allégresse sont autant de témoignages de ces familles qui se retrouvent après avoir été séparées de leur proche ayant séjourné dans les prisons israéliennes.


* "bonne volonté" est certainement un terme bien trop complaisant, au vu du nombre de détenus emprisonnés sans aucun procès (détention administrative), au vu du fait qu'ils ont été jugé par des tribunaux militaires (qui ne garantissent nullement leurs droits), des réincarcérations qui vont suivre, de leur détention sur délation de personnes elles-mêmes soumisses à des tortures, etc… 




mardi 14 janvier 2014

Pourquoi l'évacuation des colons de Gaza n'est-elle que manoeuvre stratégique ?


Pourquoi j'affirmais-je à la fin de mon article précédent (Comment imaginer alors le retrait des implantations au cœur de la Cisjordanie?) que le retrait des colons de Gaza pouvait être une belle manœuvre stratégique ?
D'autant que différents journaux (citant Wikileaks) affirmaient dans le même temps que : "que Sharon, après Gaza, envisageait des retraits en Cisjordanie et des concessions sur Jérusalem-Est annexée, dont les Palestiniens veulent faire la capitale de leur futur Etat."

Je commencerai par évoquer les informations parues dans l'article : La mort d'Ariel Sharon relance la controverse sur son héritage politique (Lemonde.fr) mettant en exergue les informations révélées par Wikileaks :
Les colonies de Gaza ont bel et bien été démantelées, alors que celle de Cisjordanie non point. Sharon en avait-il l'intention, comme le mentionne Wikileaks, j'en doute et voilà pourquoi. Il serait impératif de savoir (car le LeMonde.fr n'étaye pas le contenu de ses échanges diplomatiques) d'où provenaient ces informations côté israélien car il est dit qu'il s'agissait "de messages échangés entre ambassade des Etats-Unis et le département d’Etat", soit deux protagonistes américains et aucun acteur israélien. Ensuite, il faut considérer que même si la source israélienne pouvait être identifiée, nous restons là dans le cadre d'échanges diplomatiques. Or tout jeu diplomatique, même non officiel reste tissé de promesses, de rapports de forces, etc…

Maintenant abordons le fond de ta question : Pourquoi dis-je : "que le retrait de Gaza à bien des égards pouvait paraître une belle manœuvre stratégique.", ce qui en d'autres termes revient à dire pourquoi avoir évacué Gaza si les intentions d'Ariel Sharon n'étaient pas de continuer sur cette lancée louable :

1) Une bonne part de la réponse se trouve dans un article que j'avais rédigé durant l'opération Plomb Durci (14 janvier 2009) – Intitulé : Mise en perspective – Quelles sont les véritables raisons de l’offensive de Gaza. J'y expliquais alors que cela fait fort longtemps qu'Israël souhaiterait se débarrasser le plus profondément possible de cette entité territoriale qu'est Gaza et ce pour plusieurs raisons :  
- Division durable de la Palestine en deux entités aux administrations différentes 
- Absence totale d’obligations d’Israël envers un territoire jugé hostile et sans intérêt
- Présence constante d’un ennemi menotté pour l’exemple et pour les revendications face aux états du monde …
Et Tout cela aurait été quasiment impossible avec 8000 colons à Gaza.

2) Ensuite, Israël, a toujours eu pour politique l'annexion d'un maximum de terres avec "la récupération" d'un minimum de populations arabes. Or, en imaginant que la solution à deux états soit le choix adopté, Israël ne souhaiterait nullement s'embarrasser de quelques 1,6 millions de Palestiniens pour "seulement" 8000 colons. Mieux valait enfermer, clôturer et mettre hors jeu cette bande de territoire de 360 km2.
Ce désengagement a ensuite permis le blocus strict. Comment imaginer une telle situation si les bus de colons avaient continué leurs allers-retours ?

3) Enfin, en 2004-2005 lors de l'évacuation des colons, Israël dont l'image a été passablement écornée par la seconde intifada, Israël dont les colonies ne cessent de croîtrent en Cisjordanie, Israël qui entreprend la construction du mur qualifié d'illégal par la justice internationale, tente de redorer son blason avec cette opération hyper-médiatisée.

lundi 13 janvier 2014

Comment imaginer alors le retrait des implantations au coeur de la Cisjordanie ?


Ariel Sharon restera à mes yeux tout à la fois l'artisan de la désastreuse invasion du Liban (1982) qui a eu pour conséquences les terribles massacres de Sabra et Chatila, mais aussi le champion hors pair de la colonisation.
Les colons israéliens, eux, que nous pourrions imaginer "satisfaisaient de sa politique", ne ménagent non plus pas leurs diatribes à son égard. Ainsi, son ancien conseiller Yaakov Katz, un des leaders historiques du Goush Emounim annonçait "L'histoire n'oubliera pas ses crimes contre le peuple juif". Le désengagement de Gaza leur reste, en effet, en travers de la gorge.

L'article : "ISRAËL - Mort d'Ariel Sharon : le goût amer des colons israéliens" permet de mesurer l'étendu de l'hostilité que nourrissent les colons à l'égard de ceux qui voudraient ralentir le processus de colonisation au sein des territoires palestiniens occupés*.

* Bien que je ne sois absolument pas certain d'Ariel Sharon ait eu cette intention, car le retrait de Gaza à bien des égards pouvait paraître une belle manœuvre stratégique.