mardi 21 février 2012

700 000 Palestiniens sont passés par les prisons militaires d'Israël


Petit focus sur la réalité des prisonniers palestiniens en Israël à l'occasion de l'arrêt de la grève de la faim du détenu Khader Adnane qui aura durée 66 jours et qui se termine ce mardi en échange de sa libération le 17 avril prochain.

1)  La détention administrative :
Selon la loi israélienne héritée du mandat britannique, la détention administrative permet de garder un individu en détention sans procès et sans qu'il ne puisse connaître les charges qui pèsent sur lui.
Le suspect peut ainsi être retenu jusqu'à six mois sans inculpation, renouvelable indéfiniment, par les autorités militaires.
A ce jour Israël maintient pas moins de 309 Palestiniens en "détention administrative"
Selon le rapport de B'Tselem, 86 détenus, soit environ 26% du total, ont été maintenus en détention administrative pour des périodes de six mois à un an, et 88 autres (28,5%) pour des périodes de un à deux ans. Pas moins de 16 Palestiniens ont été détenus sous ce régime pendant deux à quatre ans et demi, et un autre détenu a été incarcéré durant plus de 5 ans.

2)  20 % des Palestiniens séjournent dans les geôles israéliennes :
Quelques autres chiffres illustrant la triste réalité pénitentiaire israélienne (données extraites de la dépêche A.F.P : 4.000 prisonniers palestiniens, 309 détenus sans charge)
-      Un total de 4.357 Palestiniens sont détenus dans les prisons israéliennes (parmi eux, on compte 166 mineurs, dont 25 ont moins de 16 ans)
-          Selon des sources officielles palestiniennes six Palestiniens sont morts derrière les barreaux à la suite de complications liées à des grèves de la faim
-       Plus du tiers des prisonniers palestiniens 1 578 ont été condamnés à des peines d'au moins dix ans de détention, et 526 ont été condamnés à la prison à perpétuité.
-        Depuis la fin de la guerre des Six Jours de juin 1967, quelque 700 000 Palestiniens (soit environ 20% de la population des Territoires) sont passés par les prisons militaires d'Israël.

lundi 20 février 2012

Effacer l'existence même des Palestiniens


Dans un rapport intitulé : "Israël : Le gouvernement devrait cesser de restreindre le droit de résidence des Palestiniens" Human Rights Watch explique comment Israël procède depuis 1967 à l'exclusion arbitraire de centaines de milliers de Palestiniens.
Car, c'est Israël qui délivre les cartes d'identité et les permis de circulation aux Palestiniens. De facto, les individus "non reconnus" en sont donc privés et se voient dans l'impossibilité absolue de circuler entre la bande de Gaza et la Cisjordanie et complique même leur accès à l’Égypte (sachant que ce pays se base sur le registre israélien).
Ainsi ce rapport souligne que " […] certaines personnes ne sont pas autorisées à quitter ces territoires, tandis que d’autres n’ont pas le droit d’y accéder ; ces conditions ont mené à la séparation forcée d’un grand nombre de familles et occasionné pour la population palestinienne des pertes d’emplois ainsi qu’une entrave à l’accès à l’éducation "

- Le rapport intitulé : « Forget about Him, He’s Not Here :Israel’s Control of Palestinian Residency in the West Bank and Gaza» (« Oubliez-le, il n'est pas ici : Le contrôle par Israël du droit de résidence des Palestiniens en Cisjordanie et à Gaza »)


mercredi 15 février 2012

Témoigner à ses risques et périls face à l'armée Israélienne


Dans son article intitulé : "Photojournalistes visés par les soldats de Tsahal lors des manifestations contre la construction du mur et la poursuite de la colonisation" Reporters Sans Frontières (RSF) dresse une liste accablante de journalistes victimes de violences perpétrées par l'armée israélienne. 

Malgré les demandes répétées d'enquêtes de la part de RSF, Tsahal ne procède qu'à certaines investigations et rétorque sans complexe le métier de photojournaliste comporte un certain nombre de risques qu’il faut assumer. 
Certes, affirmer le contraire serait naïf, mais au vu du nombre si important de photojournalistes blessés, on ne peut que se demander si les "risques" ne sont pas directement corrélés au fait d'être de gênants des témoins. 

Ainsi, le photographe israélien Mati Milstein s’insurge contre cette réponse de l’armée. Pour lui, il existe une nette différence entre être conscient des risques que l’on encoure sur le terrain lors de la couverture d’un événement et le fait de devenir la cible désignée de l’armée.