mardi 28 avril 2009

Les Palestiniens veulent recevoir le pape au pied du "mur"

Article de Mohammed Daraghmeh issu de l'A.P. [lien] et commentaires de la rédaction !

"Les habitants du camp de réfugiés palestinien d'Aida, près de Bethléem, veulent recevoir le pape, attendu le 13 mai, dans un lieu qui déclenche la polémique: il construisent une scène en plein air, tout près de l'immense mur de béton gris, section du "mur de séparation" construit par Israël qui les surplombe sur deux côtés.
Le camp d'Aida, où vivent environ 5.000 personnes, situé entre Jérusalem et Bethléem, existe depuis 1948 et la guerre qui a accompagné la naissance de l'Etat d'Israël.
Benoît XVI doit visiter ce camp le 13 mai, et les résidents expliquent avoir choisi cet endroit pour mettre l'accent sur ce qu'est leur quotidien sous occupation militaire israélienne.
Mais le gouvernement israélien a donné l'ordre d'arrêter la construction de cette scène, jugeant que sa proximité du "mur" pose un risque de sécurité.
[NDLR : En effet, le mur fait à cet endroit quelques 7 mètres de haut, la construction s’élève sur 1,5 m … Les Palestiniens, réputés pour leurs exploits en matière d’athlétisme, n’ont plus qu’à effectuer un saut de 5 mètres 50 ! ]
Selon le maire de Béthléem, Benoît XVI, qui est en Terre sainte du 8 au 15 mai, est censé y prononcer un discours et assister à un spectacle de danse folklorique.
Les travaux de construction du théâtre en plein air, d'une capacité d'un millier de places, devraient être terminés d'ici au 5 mai.
Mais les responsables locaux ont expliqué que des soldats israéliens avaient forcé la semaine dernière les ouvriers à quitter le site, mais qu'ils sont revenus et mettent les bouchées doubles pour finir à temps.
[NDLR : En effet, j’ai pu visionner quelques photos relatifs à cet évènement, les soldats ont mis en joue les travailleurs et leur ont distribué des ordres stipulant d’arrêter le travail !]
"Nous sommes déterminés à recevoir le pape à cet endroit, parce que cela résume les souffrances palestiniennes: le camp de réfugiés, le mur et la tour de garde de l'armée israélienne", explique Salah Taameri, gouverneur du district de Béthléem.
Pour Miki Galin, responsable militaire en Cisjordanie, outre la proximité de la barrière qui risque de poser problème au niveau de la sécurité, cet amphithéâtre est construit dans un secteur sous contrôle israélien et n'a pas les autorisations nécessaires
[NDLR : Les camps de réfugiés de Bethlehem sont donc dans un secteur de contrôle israélien ? Peut être auraient-ils donc dû faire passer le mur de l’autre côté du camp ? …Rappelons brièvement que l’ensemble des personnes qui y habite ont été expulsés par la force en 1948 et vivent maintenant dans les plus impropres parties du ghetto de Bethlehem, si Israël souhaite réglementer leurs droits à la construction, peut-être pourrait-elle envisager de les laisser regagner leurs villages natals ? ]. Et de se refuser à commenter la portée symbolique de l'endroit choisi par les Palestiniens.
Les discussions entre Israéliens et Palestiniens se poursuivent pour trouver un éventuel autre lieu où organiser le discours du pape, mais les responsables locaux notent que le mur est visible de partout dans le camp. [
NDLR : Etrange, le Pape ne peut-il donc pas être témoin des réalités endurées par la population de Bethlehem ? Les Israéliens auraient-ils quelques scrupules à présenter leur oeuvre d'Apartheid au reste du monde ? ]
"Le mur nous entoure comme une bague entoure le doigt", dit le député palestinien Issa Karakeh.

Osons les termes exacts ...

GHETTO ...
Enfermés ! … au sens propre du terme.

Est-il encore nécessaire de rappeler combien la ville de Bethlehem (comme tant d’autres cités palestiniennes) est un ghetto ?

Ceinturée d’un mur ou de clôtures électrifiées à voltage mortel.
Dont l'ensemble des axes d’entrée ou sortie est sous contrôle de l’armée occupante.
Soumise aux punitions de l’occupant : Destructions de maison, incursions nocturnes, emprisonnements quand il ne s’agit tout simplement pas d’assassinats ciblés, …
N’ayant aucun contrôle des ressources en eau.
Populations devant être munies d’autorisations délivrées par l’occupant sortir de l’enclave.

Ainsi, hier sans se donner la peine de donner une once d’explication, Israël a décidé de fermer les portes …
Plus aucun passage possible, portes de métal figé, Palestiniens et internationaux emmurés.

Si l’humiliation génère la paix, Israël s’en rapproche à grands pas !